Le village
Son histoire
Saint-Martin du Chêne :
Dès ses débuts, ce château, qui était situé sur une esplanade de la commune voisine de Molondin, a pris le nom de Saint-Martin du Chêne (en latin : Burgum SanctusMartinus quercus).
Il est important de mentionner cela d'emblée, parce que c'est bien de cette seigneurie, attestée dès le début du 12e siècle (un nommé Wiard, témoin d'une donation au prieuré de Saint-Sulpice VD entre 1107 et 1113) qu'est issue l'origine du village. C'était une seigneurie puissante, car elle comprenait les villages de Chêne et de Pâquier, connus à partir de l'an 1000 env. (voir à ce sujet la carte Dufour ci-contre, original exposé à la salle de la Municipalité), ainsi que Rovray, Arrissoules, Bioley-Magnoux, Molondin, Vuissens, de même que Niédens-Dessus et La Mauguettaz.
Si ce château fortifié a été déserté vers 1550, ou même avant, après avoir été épargné par les Bernois en février 1536, il faut relever qu'après plusieurs changements de propriétaires (les Vernay vers 1400, les d'Allinges vers 1440, puis Henri de Cojonnex en 1514, Ravier entre 1542 et 1545, puis d'Arnex en 1555) il passe dans les mains de la famille de Louis de Hennezel l'année suivante, en 1556, mais ce seigneur s'installe de l'autre côté du Vallon des Vaux, à Chavannes-Le-Chêne (Hôtel de Ville actuel).
Enfin, vers 1712, Saint-Martin du Chêne passe par mariage à Albert Müller, fils du seigneur de Nidau, qui deviendra à son tour bailli de Nidau. Ce dernier meurt en 1751 à l'âge de 64 ans. Sa dalle funéraire se trouve sur l'allée centrale de l'église de Chêne-Pâquier.
Les Amis de la tour
Une association a été créée en 2014 afin de réunir des fonds pour installer un nouvel escalier. + d'infos
Si l'on se réfère à l'ouvrage de Marcel Perret (1924-2007), il y avait 138 habitants en 1803, 207 en 1860, 141 en 1950 et 109 unités en 2009. On observe une légère augmentation de la population à partir des années 2010, soit 119 habitants en mai 2012 et 130 en mars 2014.
On relèvera ici à titre d'exemple cet extrait du registre des baptêmes de la paroisse de Pâquier et de Démoret, concernant la naissance de Jean François Daniel, fils d'Abram Louis, fils de feu Abram David Pochon, du Chêne, et Françoise, fille du lieutenant Abram Jaquiéry, de Démoret, le 29 octobre 1796 (Archives ACV, Fonds PP 917 / 2)
Sources consultées et citées
- Berger Ric : Le Nord vaudois. Edit. duChâteau, Pully, 1985, p.108-109
- Favez Pierre-Yves : Dictionnaire historique de la Suisse (HLS / DHS) 08.02.2011
- Perret Marcel : Le retour des morts. Imprimerie Borcard, Estavayer-le-Lac, 1951.
Ses habitants et son patrimoine
lè z'Ano
Les habitants du village ne portent pas de nom propre. Sûrement dû au fait que le nom assez long donné par la fusion précoce des deux villages n'est pas facile à adapter.
Les habitants sont toutefois très fiers de leur sobriquet :
lè z'Ano, les ânes en pâtois.
Le territoire communal compte 211 hectares, parmis lesquels 10 hectares de champs et 27 hectares de forêts sont propriété communale.
Deux propriétés sont situées en dehors de l'agglomération proprement dite : Le Posat (lieu où les employés agricoles faisaient autrefois la sieste) et Le Maupas, où existait une importante scierie.
L'ancienne Maison de Commune et d'école, transformée en 1818, située sur l'esplanade nord de la propriété actuelle de la famille Lenweiter, a été démolie en 1957 (voir photo ci-contre) et un nouveau collège a été construit en 1949.
Le village possédait autrefois un bureau de poste tenu par M. Robert Centlivres, une épicerie (M. Ernest Bailly), ainsi qu'une pinte dénommée « Café du Midi », au numéro 11 de la rte de Chavannes.
Le Pâquier est situé à une altitude de 639 m. et le Chêne à 666 m. Le plus haut point (712.6 m) se trouve en Braye, dans la forêt située à l'extrémité Est du territoire communal.
L'administration communale, avec sa petite salle communale au rez inférieur, transformée en 2013.
Le temple
L'église de Chêne-Pâquier est une véritable ellipse de 21.7 m de long sur 16.45 m de large. Lors de votre venue, vous pourriez rencontrer M. Claude Pochon qui vous proposerait une visite guidée, et voici ce qu'il vous raconterait :
"J'ai le plaisir de vous accueillir à Chêne-Pâquier dans son temple, lieu de culte réformé qui a conservé une part de mystère, car, qu'elle a pu être la raison ou la motivation de construire un temple capable d'accueillir 300 à 400 personnes dans un endroit aussi isolé et loin des axes de communication ?
Soutenu par des aristocrates bernois dont EmmanuelSteiger, le Bailli d'Yverdon fit construire cette première église traversière de Suisse, ici, à Chêne-Pâquier en 1667.
C'est l'architecte bernois Abraham Dunz qui en fit les plans. Des plans inspirés du temple du Paradis à Lyon construit en 1564 et détruit par le feu pendant la Réforme (1562-1598).
Plusieurs églises ont été érigées au 17e siècle selon ce modèle en Suisse, elles se trouvent à Othmarsingen AG, Oron VD et Chêne-Bougeries GE. Deux autres à la Chaux-de-Fonds NE et à Saint-Sulpice NE ont été construites au 18e siècle.
Le choix ovoïde est inspiré du culte réformé, puisque les fidèles se rassemblaient autour du pasteur qui, lui, prêchait au centre du temple. Les bancs entourant le temple sont d'origine et permettaient aux notables de suivre le prêche assis. La table de baptême est de la même forme que le temple était certainement à l'origine au centre du temple. La chaire,elle aussi classée historiquement plus tardivement que le temple, est sculptée dans le style des bahuts de Thierrens. Les 4 vitraux en médaillons, toujours de forme elliptique, représentent les symboles des 4 évangiles : l'ange pour Matthieu, le lion pour Marc, le taureau pour Marc et l'aigle pour Jean. Les fenêtres Louis XIV s'inscrivent dans la ligne renaissance florentine, les colonnes du centre sont des restes de style gothique. La tombe qui se trouve au pied de la chaire est celle du dernier châtelain de Saint-Martin du Chêne,Albert Müller, bailli de Nidau mort en 1751.
Outre les nombreux mariages célébrés tout au long de l'année, l'Association des Concerts de Chêne-Pâquier prépare chaque année un programme de concerts, l'acoustique du temple étant remarquable.
D'importants travaux de la charpente et de la façade ont été entrepris de 1963 à 1973, puis entre 1999 et 2006. Depuis le 3 novembre 2000, l'Association l'Ellipse a pour mission d'entretenir le bâtiment et ses abords."
M. Claude Pochon fait partie de l'Association l'Ellipse et répondra à toutes vos questions. Vous pouvez prendre contact avec lui au 024 430 19 05.
Vous pouvez également soutenir cette Association, et de ce fait, l'entretien de ce magnifique temple avec vos dons à :
Banque Raiffeisen Plateau du Jorat-Molondin
Association L'Ellipse
IBAN CH54 8046 5000 0031 6907 3
CCP 10-1121-2
Paroisse de Pâquier - Donneloye
Le Temple, à partir de sa construction par les Bernois en 1667, à toujours été affecté aux services religieux de l'Eglise réformée vaudoise (EERV) et accueille de nombreuses cérémonies de mariage tout au long de l'année. C'est l'église principale de la Paroisse de Pâquier-Donneloye qui compte 10 villages et 7 églises.Le plan des cultes, adresses et autres informations pratiques sont affichés à l'entrée de l'édifice et sur le site
Le Pont du Covet
Le pont de pierre (autrefois en bois) qui enjambe à cet endroit le très profond ruisseau des Vaux, a été construit en 1734, réparé en 1767, puis restauré en 1978 (voir photo ci-contre) par l''Etat de Vaud. Il fait limite avec la commune de Chavannes-le-Chêne. Ce passage était contrôlé par les seigneurs de Saint-Martin du Chêne.
Le moulin lui-même, situé sur la Commune de Chavannes-le-Chêne, a appartenu successivement à Jean Gallandat en1512, Jean Burki vers 1757, puis acheté par Jacques Potterat en 1761 et devenu, beaucoup plus tard, propriété du Dr. Paul Pochon (1880-1954), celui qui a construit la maison du Grésaley sur les falaises du site préhistorique.